HISTOIRE
Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent.
CRITIQUE
Lecture commune avec d'autres membres de Livraddict... Et j'ai ADORE !!! Un véritable coup de coeur !
En gros, l'histoire se résume à la découverte d'un livre auquel Daniel tentera par la suite de trouver son auteur, Julian Carax. Au cours de ses recherches, il tombera sur plusieurs personnages, tantôt bienveillants, tantôt inquiétants. Mais tous lui fourniront des indices précieux sur la vie tumultueuse de Carax. De secrets en révélations, Daniel n'a pas fini d'aller de surprise en surprise...
Nous sommes plongés ici dans un contexte d'après-guerre. Les gens se relèvent péniblement ; nous sommes dans des quartiers mal famés, en contraste avec les bâtisses plus imposantes, plus riches. L'auteur nous montre aussi les conditions de vie des habitants ; ainsi, l'horloger du quartier, homosexuel de son état, se fait arrêter à plusieurs reprises par les flics, pour s'être travesti et cotôyer d'autres personnes, habillé de la sorte.
Ce livre est bourré de détails historiques, comme le Cimetière des Livres Oubliés. Il sert surtout à dissimuler des livres afin qu'ils échappent à un autodafé (= destruction de livres par le feu). C'est implicite, mais ce point de l'histoire est très intéressante.
Que dire de Daniel Sempere ? En plus de découvrir peu à peu la vie de Julian Carax, il découvre aussi la vie : l'amitié avec un vieux clochard, l'amour clandestin de la soeur de son meilleur ami, la violence, et j'en passe. Et tout se passe sous ses yeux ; en effet, le lecteur a directement une plongée dans les pensées de Daniel, puisque le récit est raconté pat lui, à la première personne du singulier. On découvre alors toute l'histoire de Carax, notamment par ses yeux. Ainsi que ses doutes, ses angoisses... Un héros simple, sans grand pouvoir, mais attachant et en proie aux doutes propres à son âge.
Un livre magnifique sur la littérature et la vie. Un mélange savamment mené par Zafon qui a réalisé ce premier roman d'une main de maître.
NOTE
5/5
Lecture commune avec Evertkhorus, Elora, Lexounet, Dup, Mamzellebulle, Moune, Lagrandestef, Leyla, Stieg, Constance93, Naki2164, Heclea, Myletine, Azilice, Taylor, Alice et Anns02
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La Mécanique du CoeurWed, 16 Jun 2010 21:04:00 +0200Wed, 16 Jun 2010 21:04:00 +0200http://books-of-setsuka.cowblog.fr/la-mecanique-du-coeur-3104494.htmlbooks-of-setsukaLa Mécanique du Coeur HISTOIRE
Edimbourg 1874. Le jour le plus froid du monde.
Lorsque Jack naît, son coeur gelé se brise immédiatement. La sage-femme qui assiste à l'accouchement, et qui est un peu sorcière, remplace son coeur défectueux par une horloge mécanique et le sauve. Dès lors, il doit prendre le soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Et surtout, surtout, éviter les passions amoureuses.
Mais le regard d'une chanteuse andalouse mettra le coeur de Jack à rude épreuve...
CRITIQUE
Lecture commune livradictienne (je crois que vous commencez à vous habituer maintenant ;) ). Et c'est une merveilleuse découverte !
Tout d'abord, l'univers peint par Mathias Malzieu est très proche d'un film de Tim Burton, ou même du romancier anglais Lewis Carroll. Car évolue dans ce monde un jeune garçon, Jack, qui possède un "organe" bien original : une horloge mécanique à la place du coeur ! Et il doit en prendre soin, sous peine de mourir... L'expression "mourir de chagrin" ou "mourir d'amour" prend un sens très spécial dans ce roman !
On évolue dans un univers gothique, onirique, empli de magie. Une ambiance règne dans ce livre, ambiance d'amour bien sûr, mais aussi de chagrin car un triangle amoureux s'installe très vite.
On s'attache à Jack, on voudrait qu'il vive son histoire d'amour avec Miss Acacia comme un couple ordinaire, mais la réalité dure les rattrapera. S'ensuit alors une séparation, puis des retrouvailles douloureuses...
"La Mécanique du Coeur" est un roman dont on voudrait qu'il ne s'arrête jamais. On aurait tellement voulu une autre fin pour les deux protagonistes. Mais Mathias Malzieu dépend le sentiment amoureux dans sa plus grande pureté, sans jamais utiliser de mots crus, toujours avec une pointe de romantisme.
Un petit roman hélas TROP court, pour aborder avec finesse une histoire très originale.
Roman à conseiller de toute urgence et à lire, si ce n'est déjà fait.
NOTE
4,5/5
Lecture commune avec L'Ogresse, Djak, Wilhelmina, Lagrandestef, Frankie, Azariel87, Joey7lindley, Cecile, De w., Grazyel, Bulle, Gerry29, Naki2164, Choukette, Pikachu et Lyra Sullivan
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Le MontespanWed, 16 Jun 2010 15:45:00 +0200Wed, 16 Jun 2010 15:45:00 +0200http://books-of-setsuka.cowblog.fr/le-montespan-3104493.htmlbooks-of-setsukaLe Montespan HISTOIRE
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan... Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu'il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l'homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d'assassinat, il poursuivit de sa haine l'homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme...
CRITIQUE
Mon T pour le Challenge ABC 2010... Et je suis ravie de cette lecture ! Une fois encore, Jean Teulé m'épate !
Ici, nous effectuons une plongée historique au siècle de Louis XIV : ce dernier a fait de la Marquise de Montespan, sa maîtresse, au grand désespoir de son mari qui fera désormais tout pour la récupérer...
Les situations exposées sont drôles, caucasses (les fameuses cornes de cerf posées sur le carrosse du marquis) ou plus touchant (il organise des funérailles pour faire le deuil de son amour - poétique et touchant à la fois, ça m'a émue).
Ce personnage est très intéressant car il fut l'un des premiers à lever la voix et dire que non, le roi ne peux pas tout se permettre. Osé pour l'époque. On voit très bien qu'il est fou amoureux de sa femme et même si par la suite, il renoncera à la retrouver, il ne n'oubliera jamais. Une scène en témoigne : sa mort. Il prononce alors une phrase touchante, qui témoigne de son amour (mais je ne rappelle plus la phrase en question :o ). En tout cas, c'est un personnage truculent, débordant d'humour mais réaliste que nous peint Jean Teulé. Un vibrant hommage au cocu le plus célèbre de l'histoire de France.
Mais attention, âmes sensibles s'abstenir : le langage est cru et certaines scènes peuvent choquer les plus sensibles.
NOTE
4/5
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